Regain de vitalité pour le marché immobilier à Paris

vue de paris

Indifféremment de l’arrondissement, l’année 2017 a été marquée par une hausse importante des tarifs de l’immobilier à Paris. Pénurie de biens à vendre, retour des investisseurs étrangers dans la capitale : autant d’éléments qui permettent d’expliquer l’explosion des prix en ce début d’année.

Un marché tendu au cœur de la capitale : les Ier, IIème, IIIème et IVème arrondissement.

Malgré des tarifs avoisinant les 11.000 euros du mètre carré, la demande dans ces quatre arrondissements ne décroit pas. Parisiens fortunés, étrangers ou encore familles expatriées choisissent d’investir dans la vieille pierre.

« D’après les notaires, à la fin 2017, les prix moyens étaient de 11.510 €/m2 (Ier), 10.670 €/m2 (IIe), 11.100 €/m2 (IIIe) et 11.600 €/m2 (IVe). ».

Globalement, on assiste cependant à une homogénéisation des tarifs, tant concernant la surface des biens, que leur localisation.

Une demande qui s’affole pour le marché haut de gamme

Dans le Ier arrondissement, très prisé des étrangers, les beaux produits partent dans la journée, même à 13 000 euros du mètre carré.

En revanche, si sur les six derniers mois le marché des biens d’exception connaît une forte croissance malgré des tarifs toujours en hausse, les acheteurs sont eux, plus réticents à l’achat, et ne concrétisent leur offre que si le logement correspond parfaitement à leurs critères.

La rive gauche, toujours plus convoitée

Le quartier historique de Paris n’a pas fini de plaire. Valeurs sûres aux yeux des étrangers à la recherche d’appartements familiaux, les biens du quartier latin et du quartier de Saint Germain-des-près, s’arrachent à des prix pourtant très élevés.

Indétrônable, le VIème est L’arrondissement le plus marqué par la hausse des prix « où le prix du mètre carré a grimpé de 11,4 % sur un an pour atteindre 12.510 € en moyenne. »

Les biens sont rares dans ce secteur et on voit ainsi un appartement classique et en parfait état de 147 m2 situé au 3e étage rue de Bellechasse, se vendre 2,4 millions d’euros » ou encore « le cas d’un appartement de 335 m2 situé rue de Varenne et donnant sur le jardin du musée Rodin, qui s’est vendu 7,3 millions d’euros malgré des travaux à prévoir. »

IXe, Xe, XIe et XIIe : Pénurie et envolée des prix

Même engouement pour les arrondissements du centre-nord de Paris, ou le IXe, Xe et XIe enregistrent la plus forte hausse des prix de la capitale.

En un an, le IXe a vu ses tarifs augmenter de 11,8%. Devenus chics et branchés, les quartiers de la rue des Martyrs, l’église Saint Georges, mais aussi South Pigalle s’illustrent avec la plus forte hausse du secteur, avec des appartement qui ne se vendent pas en dessous de 11 -12 000 euros du mètre carré.

Victime de son succès, le IX subit désormais lui aussi une pénurie de biens à vendre.

Dans le Xème, le marché s’affole dans les quartiers les plus prisés tel que le triangle d’or composé de seulement trois rues, les abords de la place de la République et du canal Saint Martin : très peu de biens disponibles engendrent alors une envolée des prix.

Ainsi « Un 2-3-pièces autour du canal se monnaye de 10.000 à 11.000 €/m2 », constate Frédéric Petit, de l’agence Foncia Magenta. Un appartement de 57 m2 situé quai de Valmy, à proximité de la place de la République, au 4e étage avec vue sur le quai mais nécessitant des travaux, s’est récemment vendu 625.000 €. Dans la rue Marie-et-Louise, prisée des amateurs du quartier, un 2-pièces de 22 m2 à refaire, avec vue sur cour, s’est de son côté vendu 235.000 €. »

L’est de la capitale, autrefois bon marché, et plus précisément le XIe, attire aujourd’hui une clientèle de jeunes cadres et de jeunes familles.

Les prix flambent ici tout autant que chez son voisin le Xème arrondissement, et atteignent parfois 11 000 euros du mètre carré. Des biens qui trouvent pourtant preneur dans la journée.

Enfin, Le XIIème, arrondissement très familial profite d’une euphorie moindre avec « seulement » 6,7% de hausse des tarifs immobiliers, mais la différence notable se manifeste ici entre quartiers :  Bercy (7850€/m2, + 5,2 % sur un an) et le quartier des Quinze-Vingts près de la Gare de Lyon (9 430 €/m2, + 6,1 %).

L’ouest parisien : Un secteur familial où l’offre reste rare

On retrouve cette même cadence dans les quartiers bourgeois de l’Ouest parisien : rareté de l’offre et prix très élevés dans les secteurs les plus familiaux.

Si certains quartiers sont épargnés « : les secteurs aux alentours des métros Liège et Europe dans le XIIIème où les prix restent relativement stables pour les grands appartements classiques, ou encore du côté de la rue Molitor (10 000 euros du mètre carré), ou bien aux Epinettes, plus abordable avec 8500 euros du mètre carré, d’autres conservent des prix assez élevés.

C’est le cas du XVIIe arrondissement où la demande devient pressante, notamment dans le quartier des Batignolles, très apprécié de la clientèle de primo-accédants à fort pouvoir d’achat qui sont prêt à payer 9000 euros du mètre carré.

Le XVIe, un temps délaissé, a su reconquérir une clientèle à la recherche de biens familiaux. Les prix atteignent facilement 10 000 euros du mètre carré pour un grand appartement.

Le sud parisien : une demande vigoureuse

Face à une forte demande des jeunes familles parisiennes qui souhaitent acheter à des prix supportables, le tarif a ici aussi grimpé en flèche, avec des biens immobiliers qui partent en une journée.

L’embourgeoisement du XIIIe a attiré les acquéreurs, ce qui a provoqué une flambée des prix assez rapide. Dans l’arrondissement, « les immeubles modernes avec terrasse et parking proches de la bibliothèque François-Mitterrand se négocient de 11.000 à 13.000€/m2», explique Adel Kaci, négociateur à l’Adresse Novae.

Les secteurs Gobelins et buttes- aux- cailles ne sont pas en reste, avec des ventes qui se réalisent autour de 10 000 euros du mètre carré. Plus abordables, les secteurs Olympiades et les tours de l’avenue d’Italie affichent des prix allant de 9000 à 6500 euros du mètre carré.

Dans les XIVe et XVe arrondissements, la hausse des recherches d’appartements familiaux s’accompagne d’une hausse des prix. La rareté des biens a permis à une nouvelle tendance immobilière d’émerger : l’engouement pour les biens atypiques, tels que les ateliers ou les maisons avec espaces extérieurs dans les impasses « Ils se négocient aujourd’hui de 10.000 à 12.000€/m2 pour des surfaces de 150 m2 ».

 

XVIIIe, XIXe, XXe : Le paradis des primo accédants

C’est dans ces arrondissements populaires que se trouvent les biens les plus abordables de la capitale. De plus en plus prisé par la clientèle jeune, les prix augmentent de manière notoire : « Dans le XXe, les prix ont grimpé de 10,4 %, à 7 800 €/m2, dans le XIXe et de 9,8 % (à 7 380 €/m2) et dans le XVIIIe de 8,6 % (à 8 300 €/m2). »

Dans les quartiers les plus recherchés : Jules Joffrin, Lamarck Caulaincourt ou encore la rue Saint-Blaise, les prix peuvent mêmes grimper jusqu’à 10 000 euros du mètre carré. Ainsi, un 3-pièces de 57 m2 situé dans une jolie copropriété de la rue Ramey a changé de mains pour 550.000 € malgré la nécessité d’y faire des travaux et l’absence d’ascenseur.

C’est du côté des buttes Chaumont et des métros Jourdain et Gambetta que les familles les plus aisées choisissent de s’installer, avec des prix avoisinants les 10 000 euros du mètre carré.

Seuls les quartiers de la Goutte d’or, et de la Chapelle ne profite pas de la même embellie.